Tout va bien ! Mais oui tout va bien , regardons autour de nous et reconnaissons la vérité. C'est vrai que les prix augmentent en général mais bon à part ça tout va bien. Le chômage augmente aussi mais tout va bien, c'est vrai que pleins de jeunes trouvent du boulot, des petits boulots, et ceux qui n'en trouvent pas sont des feignants, c 'est bien connu. Ce n'est absolument pas parce qu'il n'y a pas d'emploi, d'ailleurs c'est une vérité universelle que tout les chômeurs le sont parce qu'ils l'ont décidé et absolument pas parce qu'il n'y a pas de travail. Tout va bien, puisqu'on vous dit que tout va bien, si le moral est en baisse c'est juste parce que les gens ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont de vivre à notre époque où l'on peut en toute tranquillité prendre un troisième crédit à 20% pour se payer la réparation de la voiture en continuant à régler le loyer, la nourriture et le forfait télévision internet téléphone. Certains ricanent, si je le sais, je connais vos esprits étriqués qui répliquent que l'on peut très bien vivre sans internet ni télévision ni téléphone portable. Et bien vous avez tout faux, tout le monde a internet, la preuve en est qu'au lycée dorénavant les devoirs sont donnés en ligne par circulaire du ministère de l'éducation nationale. Si l'éducation nationale le dit , c'est bien la preuve que tout le monde a accès à internet, et que ceux qui continuent à nier ce fait ou à argumenter que tout le monde n'a pas encore d'ordinateur ou d'accès internet sont des fieffés menteurs. Non tout va bien, tout va bien !
Soyez heureux de votre vie car elle est parfaite, je le sais c'est un député qui me l'as dit, et si lui dit que la misère n'existe plus et que les contestataires sont des menteurs, c'est surement vrai.
Éteignez les dernières lueurs de rébellion de vos cerveaux de contradicteurs et laissez vous bercez par ces paroles, tout va bien. Restez concentrés, ne vous vautrez plus dans votre fainéantise car c'est d'elle que découle tout les problèmes ( mineurs) actuels et d'absolument rien d'autre.
Une fois n'est pas coutume , je ne parlerais pas de moi , mais je parlerais d'un humoriste que j'ai découvert depuis qu'il est sur la matinale d'Europe 1 , Willy .
Une vidéo est bien plus explicative que des mots alors voila.
C’est aujourd’hui le début de l’été et il fait
plutôt chaud pour la saison, mais une légère brise souffle et rafraichit les
hommes et les bêtes. L’Homme observe le magnifique paysage qu’il a devant lui ,
des pâturages verdoyants et au fond le petit bois où l’Homme ira couper du bois
pour leur tenir chaud à lui et à sa famille cet hiver , mais l’hiver est encore
loin et il se demande s’il ne va pas aller faire un petit plongeon dans la
rivière qui court a travers champs et disparait soudain dans le bois . Une
musique végétale le fait se retourner, ce sont le bruissement des feuilles du cerisier
accompagné des percussions des branches mortes accrochées à celui-ci pour faire
peur aux oiseaux.
Il contemple alors sa femme et ses enfants et
ressent comme une petite bouffée de fierté. Ne sont-ils pas tous
magnifiques ? Si évidemment. Dire qu’il avait reçu mille reproche de la
part de ses « amis » et de ses parents quand il avait décidé de
d’épouser Isabelle. Il avait choisi l’amour à une époque où le mariage était
fait par raison. On lui avait dit qu’il ne réussirait jamais à avancer dans la
vie sans l’aide de leurs parents, et maintenant il regarde sa charmante maison
de campagne et observe au loin l’employée de maison qui met la table. Il a réussit
finalement, loin du bon sens des autres, il a même réussit à se hisser plus
haut dabs l’échelle sociale que ses parents.
Il faut dire qu’il eu beaucoup de chance, il avait
misé sur le pétrole, cette ressource dont personne ne voulait car brulant trop
mal et dégageant trop de fumée pour servir dans les lampes, mais grâce a
l’industrie automobile, il avait réussit à faire fortune et a se diversifier.
Il a pourtant eu très peur lorsque certains mirent
au point un moteur électrique qui marchait aussi bien qu’un moteur a pétrole. Mais
lui et d’autres avaient réussi à faire pression sur les fabricants et le voila
qui fricotaient maintenant avec le grand monde, bien loin de l’atelier minable
de réparation de son père ou même de la boulangerie de son beau-père.
Sa fille cadette se lança vers lui, il l’attrapa et la fit tournoyer provoquant chez elle des grands
éclats de rire et un regard réprobateur de la part de sa femme occupée à lire
le dernier Jules Vernes sous l’ombre du grand cerisier. IL déposa sa fille qui
retourna jouer avec ses frères et sœurs, titubant légèrement comme si elle
avait bu. Sa femme éclata de rire en voyant cela et le réprimanda
gentiment :
-« Nicolas, il faudra arrêter de faire boire
notre fille, regarde dans quelle état elle est maintenant ! »
Cette remarque déclencha l’hilarité de l’Homme et
des plus grands de ses enfants. Il se retourna et ……..
Il ouvrit les yeux, les murs de la prison étaient
toujours aussi déprimants, il sourit en se souvenant vaguement de son rêve et
se redressa à moitié sur sa couche de paille. La famille de rats qui lui tenait
lui de voisin de chambre vient lui rendre visite, il avait gagné
« l’amitié » de ceux-ci en partageant avec eux sa maigre pitance et
surtout en leur donnant la pièce brillante que les soldats avaient oubliée au
fond de sa poche. Maintenant, il vivait une bonne cohabitation ; les rats
lui apportaient même parfois un semblant de dehors, de l’herbe, une fleur,
parfois même des fruits pas trop mâchouillés.
Il voyait en cette famille, le reflet de la sienne
dont il n’avait aucune nouvelle. Cette réflexion le plongea par si longtemps en
arrière, dans sa campagne française qui lui manquait maintenant qu’il ne la
voyait plus. C’est drôle comme les choses peuvent nous sembler naturelles
jusqu’au jour où nous ne les possédons plus, pensa t-il mélancolique.
La porte s’ouvrit et deux soldats entrèrent, le
mirent debout violemment et le menottèrent, ils s’amusèrent ensuite a ses
dépens comme à leur habitude, lui donnant des coups de pieds ou le maltraitant
avec la crosse de leurs fusils, mais ils ne le firent pas longtemps car le
commandant arriva. Ils l’emmenaient ailleurs d’après les ordres qu’il comprit. Il
les suivit docilement, il n’avait pas de grande chance de s’échapper de toute façon.
Il avançait péniblement, les soldats marchaient vite
et avec ses mains attachées il avait du mal à suivre, mais il trottinait comme
il le pouvait, var il savait que s’il s’arrêtait ou se rapprochait d’un soldat,
celui-ci le battrait, alors il continua sa pénible course, et essaya de ne pas
penser ni a ses jambes qui lui faisaient mal à chaque pas, ni à son ventre qui
le tordait de douleur en clamant au monde par des gargouillis sa faim.
Ils arrivèrent finalement à un pont sur lequel des
hommes étaient occupés à attacher des cordes. L’Homme commença à paniquer, il
ne pouvait pas mourir, pas si jeune, et puis il ne leur avait rien fait, et
avait toujours été un prisonnier très docile. Ca ne pouvait décidemment pas
être pour lui. Mais pour infirmer son hypothèse, le commandant lui-même testa
le dispositif de pendaison avec un mannequin de paille qu’il jeta par-dessus la
rambarde, celui-ci fut retenu quelques instants par le nœud coulant puis les
coutures rattachant la tête au corps lâchèrent et celui-ci fut emporté par le
courant en contrebas. Le commandant sembla satisfait, plaça une planche dont
une partie était au dessus du vide et l’autre partie sur le pont, et appela
deux de ses hommes pour se mettre sur celle-ci, enfin l’Homme fut placé a
l’extrémité de la planche au dessus du vide et l’on lui plaça la corde autour
du cou. Trente interminables secondes s’écoulèrent, l’Homme pensa à sa femme et
à ses enfants, ainsi qu’à ses parents qu’il n’avait plus vus depuis son annonce
du mariage et les soldats se retirèrent de la planche.
Le poids de l’Homme le fit basculer, lui et la planche,
dans le vide et …..
Il tomba dans l’eau, la corde était trop longue,
réagissant au quart de tour, il passa ses trop maigres poignets au dehors des
menottes qui ne serraient rien et entreprit d’enlever la corde qui lui serrait
le cou. Il commençait à manquer d’air mais il ne pouvait pas sortir comme ça
sous les fusils des soldats, d’ailleurs des balles commencèrent à fuser dans
l’eau autour de lui.
Il nagea trente mètres sous l’eau avant que ses
poumons ne le forcent à sortir pour respirer. Les balles fusaient toujours,
mais il ne fut pas touché, les soldats courraient, le commandant hurlait mais
les soldats étaient bien trop hauts et la végétation sur les rives était bien
trop dense. Il les sema a peine trois cents mètres plus loin, lors de son entré
dans les rapides, il les connaissait et bienqu’il ne les ai jamais pris à la nage, il en connaissait les principaux
dangers, contrairement aux malheureux qui l’avait suivi par la voie nautique.
Ce n’est que lorsqu’il n’entendit plus que le silence,
brisé de loin en loin par un chant d’oiseau qu’il se permit de rire. Il était
vivant, il atteignit une rive et se permit une sieste sur les bords même de la
rivière, étant trop fatigué pour continuer.
Il s’éveilla le matin suivant en entendant une voix
qu’il connaissait, cette voix c’était celle d’Isabelle, elle chantait sa
chanson préférée, celle- là même qui lui tapait sur les nerfs lorsqu’ils
étaient heureux tout les deux, comme il l’aimait à présent cette chanson !
Il se dirigea en courant aussi vite qu’il le pouvait
vers l’origine de la voix, elle semblait changer de direction a chaque seconde
et il ne savait plus où chercher quand soudain, il cru avoir une vision,
c’était là son domaine, ses enfants jouaient paisiblement sur la balancelle ,
l’employée de maison mettait la table et Isabelle chantait sa rengaine dans son
fauteuil a bascule tout en lisant .
Elle leva les yeux et le vit, elle se précipita vers
lui et lui vers elle , ils s’étreignirent et il commencèrent a s’embrasser ……………….
Puis il tomba du pont et mourut et son corps se
balança dans le vide a quelques centimètres au dessus de la rivière dans
l’indifférence totale des soldats.